Faire escale à Gray
De la riche histoire médiévale de Gray, il ne reste que quelques traces et les ruelles, trajes et escaliers qui mènent à la ville haute, plongent le visiteur dans cet incroyable passé. Nous avons amarrés notre bateau au quai Mavia, comme pour beaucoup de plaisanciers, Gray est une escale incontournable.
Nous sommes partis à sa découverte depuis la ville basse, où le commerce fluvial, très important du XVIème au XVIIIème siècle a modelé nombre de constructions d’entrepôts, moulins et autres activités industrielles. L’activité portuaire y était conséquente et stratégique entre l’Europe du Nord et la Méditerranée, la place de commerce permettait le transit du fer, de la fonte, du vin, des graines et farines.
Très vite, nous admirons les belles demeures, comme celles avec oriel des XVIème et XVIIème qui se font face au croisement des rues Vanoise, Malcouverte et Grande rue, elles aussi témoignent de la prospérité des temps modernes.
Qu’il fait bon flâner dans ces rues, animées par les activités commerçantes et les occupations de notre temps. J’ai hâte de découvrir la vue depuis la ville haute et me mesurer, enfin, au majestueux hôtel de ville, chef d’œuvre de la Renaissance avec son imposante façade longue de 37 mètre, rythmée de colonnes d’ordre corinthien. La couverture, en tuiles vernissées, scintille jusque sur la Saône. La bâtisse accueillait le municipe et le rez-de-chaussée était réservé au marché. Elle est le témoin de l’âge d’or de la ville, l’élite politique, des Flandres à la Comté, y porte intérêt et grave dans la façade de grès rose les armes et la devise de la ville « Triplex victoria flammis » (Par trois fois victorieuse des flammes).
La lumière du jour est parfaite, j’emporte avec moi de belles photos souvenir. Les détails architecturaux sont révélés par le soleil et les fleurs saisonnières ponctuent de jolies tâches de couleur ce bel ensemble.
Le déjeuner fut délicieux, à quelques mètres de-là, dans un bel hôtel particulier achevé par Simon Gauthiot d’Ancier en 1548, et transformé en restaurant gastronomique.
Nous nous trouvons maintenant devant la majestueuse Tour du Paravis, dernier vestige du mur d’enceinte de la ville, et aujourd’hui porte d’entrée du Musée Baron Martin. A l’abri du rempart, nous découvrons un charmant parc à l’anglaise qui s’ouvre sur le château royal, classé Monument Historique. Avant de devenir propriété de Louis XIV, la reine Jeanne de Bourgogne, combla la ville de bienfaits et embellit le château. Sur les trois niveaux ouverts à la visite, nous avons traversé avec enchantement les quatorze salons dédiés aux beaux-arts, appris moult choses dans la galerie d’archéologie et découvert l’une des trois expositions annuelles. L’endroit est un véritable trésor !
Nous sommes conquis par cette charmante ville du Val de Saône et décidons encore quelques haltes, Basilique Notre Dame, Place de la Petite Fontaine, Ancien grenier de la ville, Parc de l’île Sauzay, avant de regagner notre embarcation. Le ciel étoilé et les lumières de la ville se reflètent sur la Saône majestueuse.
L’occasion de quelques nouveaux clichés avant que le clapotis de l’eau ne m’accompagne pour une belle nuit d’été.