Chacun affûte sa stratégie. Fidèles aux traditions, les plus anciens préfèrent dépoussiérer cuillères tournantes et ondulantes pour l'événement. Les accès sont rares sur ce cours d'eau protégé par un épais couvert végétal, mais nous sommes immédiatement conduis par le caractère sauvage de cette rivières.

En avançant, la rivière devient plus encombrée, ce qui nous réjouit dans notre quête du carnassier, évidemment. Le challenge se durci avec quelques très beaux accrochages et emmêlements, qui donnent lieu inévitablement à se faire railler.

Les premières prises se manifestent et réveillent enfin les moins matinaux de la bande. Les perches et petits « sifflets » (jeunes brochets) semblent trouver à leur goût les petits leurres souples que l'on agite sous leur nez. Nous continuons notre discrète descente de l'Ognon en guettant d'un bon œil les bancs de poissons blancs qui virevoltent aux pieds des herbiers et le long des bois morts. C'est à l'occasion d'une petite pause sur l'un de ces « hot spots » que nous avons enfin la chance de tomber sur un beau brochet de 75 cm. Nous ne manquons pas de le photographier sous les angles les plus flatteurs, même si certains diront que Nicolas tend les bras pour tromper la perspective. Nous remettons le modèle à l'eau et reprenons la route jusqu’à Pesmes.

On laisse les cannes de côté le temps d'une pause casse-croûte, même s'il nous faut nous faire justice pour résister aux quelques chasses en surface qui semblent nous narguer. Si la matinée fut relativement calme, cette agitation naissante augure du meilleur pour la reprise des hostilités. Que l'on soit pêcheur assidu ou amateur, nous connaissons tous le fin de mot de l'histoire : c'est toujours le poisson qui décide !

C'est donc le moment de passer aux choses sérieuses avec la mise à l'eau des float-tubes. Bien engoncés dans nos gilets de sauvetage, nous ne tardons pas à faire voler nos leurres avec précision – la plus part du temps – et chaque arbre mort, chaque petite reculée est examiné avec précision.

Le soleil frappe fort et la pêche en surface s’avère particulièrement agréable. Des chevesnes de bonne taille finissent également par se laisser tenter. C'est sympa de leur part mais nous lorgnons bien davantage sur les brochets que l'on devine en embuscade, postés au cœur de la végétation. Bordé d'herbiers, l'Ognon s'apprécie pour sa tranquillité et sa fraîcheur, et compose un parfait terrain de jeu pour la pêche sportive de bordure, mais aussi en petite embarcation.

Trêve de rêvasserie, un ferrage appuyé rompt le calme de notre douce descente ! C'est Jules dont le popper vient d'être attaqué le long d'une tâche de nénuphars. Il s'agit maintenant de faire preuve de sang-froid car le montage anti-accros peut à tout moment se retirer de la gueule du challenger. Après quelques minutes de combat intense, c'est un brochet d'environ 65cm qui vient s'échouer sur le filet de protection de Nicolas, et ponctue ce voyage au fil de l'Ognon.

Des sensations fortes et de belles photos pour certains, un bredouille et des « décrochages » mémorables pour d'autres, si le bilan sportif varie, le plaisir ressenti est lui unanime tant le parcours fut à la hauteur des espérances : diversité des postes à explorer et du biotope, densité tout à fait remarquable du poisson, richesses des endroits traversés. Comme nous, vous serez séduits par le charme et la tranquillité de ce petit paradis pour amateurs de carnassiers.

Plus d'infos :
Fédération de pêche de Haute-Saône
4 Avenue Breuil
70000 VAIVRE-ET-MONTOILLE
Tél 03 84 76 51 41
www.peche-haute-saone.com