Cheminer entre les cimaises végétales de l'Ile Art
A Malans, tout près de Pesmes en Vallée de l’Ognon, une ancienne carrière est devenue salle d’exposition d’art contemporain à ciel ouvert. Entre nature et culture, une balade inédite.
«Pas facile de convaincre Caroline, ma copine ultra urbaine et hyper branchée art contemporain des charmes de ma douce province. Même si elle a gribouillé ses premiers dessins sur la même table d’école de village que moi, elle est aujourd’hui très loin de mon univers et de ses racines.
Son truc à elle, ce sont les galeries, les installations, les biennales, les expos qu’elle court partout dans le monde, ou presque. Et son répertoire téléphonique, comme ses lectures et ses discussions sont peuplés d’artistes très pointus.
Alors pour sa dernière visite à la maison, j’ai eu envie de conjuguer nos passions. Elle, les volumes, matériaux et émotions contemporaines. Moi le grand air et le grand vert. Et là, je dois dire que j’ai tout simplement scotché mon amie d’enfance.
Imaginez une forêt longeant la rivière. Sur les bords de l’Ognon, un lieu jalonné de clairières et de reliefs minéraux. Excavations, roches saillantes, fronts de taille : ce sont les traces d’anciennes carrières où la nature a depuis longtemps repris ses droits. Nous sommes à Malans, près de Pesmes et c’est ici qu’en 2011 une idée aussi poétique qu’insolite a pris forme : créer une galerie d’art contemporain à ciel ouvert.
Un espace permanent d’installations et de sculptures. Une véritable « île d’art » née de la rencontre d’Andréa et Dorothée Malaer avec Denis Pérez et Arlette Maréchal.
Tous les quatre artistes. Ainsi et depuis, entre un buisson de charmes et un bouquet de hêtres s’élève la Danse des Hommes (Jérôme Marcel), un ensemble coloré qui se balance au rythme invisible du vent. Sur l’herbe d’une clairière, une oie blanche a pondu des œufs XXL (Quinto). Ici encore, un nœud d’acier rouillé (Sonja Brissoni) s’est entortillé à deux feuilles d’un buisson d’aubépine. L’espace s’anime de l’étrange ballet mené par les silhouettes de métal vif d’Agnès Keil. Là, au creux d’une roche, c’est une cascade de galets (Karl Chilcott) qui n’en finit plus de s’écouler en silence.
L’onde Sonore de Denis Pérez est suspendue entre les arbres. Aérienne et intrigante. Des cubes d’un rouge insolent tracés par Rainer Düvel encadrent le ciel tandis qu’un peu plus loin, d’énigmatiques masses de granit composent un Passage secret (Rainer Fest). Tout aussi énigmatique, mais de chêne cette fois, la Colonne de Siméon de Joseph Ginet se mesure aux arbres qui l’entourent et le Portail des Cailloutis de Kiron fait danser les cailloux. Une nuée de corneilles minérales s’est posée au pied d’un grand arbre sous la direction de Bas Koch. Epoustouflant d’abstraction et de réalisme mêlés!
Comme un parfait écho à notre propre étonnement, les personnages de Christina Wendt posent leurs curieux regards sur cette forêt enchantée. Et enchanteresse.
- Tout ça, ici. Je n’en reviens pas, quelle découverte incroyable ! me souffle Caroline
- Et quelle jolie balade ! Tu vois finalement, toi aussi tu es une vraie fille de la campagne. Mais ne t’en fais pas ma chérie, ça restera entre nous ;-) ».
Plus d'infos :
Bureau d'information touristique du Val de Pesmes
11 Grande rue - 70140 PESMES
Tél 03 84 31 24 38
www.tourisme-valdegray.com
