Se perdre à Pesmes, l’un des Plus Beaux Villages de France
“Les plus beaux villages de France®” : beaucoup plus qu’un logo sur un panneau en bord de route, c’est un vrai label avec cahier des charges et sélection ultra rigoureuse des villages candidats. De fait, ils sont 156 seulement. Autant dire une infime proportion des communes françaises. 0,00438% pour être précis. Donc être élu parmi “Les plus beaux villages de France®” est un privilège. Et du coup, cela fait de vous un site incontournable.
Et pourtant…
Jusqu’ici, j’étais souvent passée au pied du village. Mais juste passée… Bien sûr, en traversant le pont qui enjambe l’Ognon, on jette inévitablement un œil sur cet impressionnant surplomb rocheux surmonté de remparts et hauts murs. On se dit que c’est vraiment très joli. Carrément pittoresque même. Qu’il faudrait s’arrêter un jour. Parce que cette silhouette de pierre qui se reflète dans les eaux paisibles de la rivière, c’est si beau qu’on dirait un tableau.
Et puis on se questionne : pourquoi ce village fortifié ici ? Et comment a-t’il fait pour traverser les siècles et être si bien préservé ? Et qu’y a-t’il derrière ces grands murs ?
Mais j’avoue : je ne m’étais jamais arrêtée à Pesmes. En 45 ans !
Alors ce matin, j’ai enfin pris le temps. Au lieu de poursuivre ma route ou pire encore, de prendre la toute nouvelle déviation qui contourne le village, j’ai bifurqué à gauche après le pont. Une légère côte et rapidement, j’ai trouvé une place pour stationner. Car c’est évidemment à pied que Pesmes doit se découvrir. Aussitôt s’ouvre devant moi un dédale de rues, ruelles et placettes, des maisons fleuries et habillées de vigne vierge, le toit de l’église aux tuiles vernissées. Il y a les enfants qui jouent dans la cour de l’école, le boulanger, le vélo du postier... Car Pesmes n’est pas un village musée. Bien au contraire.
Comme le stipule le label qui les honorent, si beaux soient-ils, ces villages sont d’authentiques lieux de vie. Soucieux donc de préserver leur inestimable patrimoine, mais plus encore, désireux de le faire vivre et de le valoriser.
C’est donc une balade charmante qui s’offre à moi. Une balade dans un livre d’histoire très animé. Le bourg castral s’étire le long de la Grand’rue jusqu’à l’Eglise Saint Hilaire. De part et d’autre, des cours, jardins cachés et belles demeures. La curiosité n’est pas un vilain défaut lorsqu’elle guide vos pas vers de si belles surprises : La Maison Royale, ancienne résidence des sires de Gray, le Château Rouillaud, noble demeure seigneuriale à la belle allure Renaissance, tout près de là, les pavillons d’entrée et écuries du Château, une forteresse qui contrôla la région du IXème siècle jusqu’à la Révolution.
Au total, le village compte 18 bâtiments classés. Où que je regarde, c’est superbe. Ma douce flânerie se poursuit : ici, une volée d’escalier, là une esplanade avec vue sur toute la vallée, le chemin de ronde, puis un jardin, une fontaine, et encore des portes ouvragées, le Musée des Forges. En contrebas justement, près de l’Ognon, au nord ouest du Bourg, les anciennes forges créées en 1660 pour la fabrication de boulets de canons et de grenades. Enfin, mes pas m’emmènent jusqu’au petit cimetière. Une tombe attire mon attention. Celle de la Salima Machamba, dernière reine de Mohéli, dans les Comores. Par amour pour Camille Paule, un gendarme né à Pesmes et rencontré sur l’Île de la Réunion, elle abandonne son royaume à la France en 1902. Cette discrète souveraine oubliée par l’histoire s’est éteinte en 1964, à l’âge de 89 ans. Mais ça, c’est une autre (belle) histoire…
Plus d'infos : tourisme-valdegray.com
