C’est un décor de carte postale. Une image emblématique de la Franche-Comté qui comme par magie, s’ouvre et s’anime lorsqu’on arrive à Ray-sur-Saône par la rivière.

Postez-vous rive gauche : au premier plan, regardez, c’est la Saône qui étire ici ses jolies courbes navigables. Et voguent les péniches !

L’une d’entre elle s’est justement amarrée face à nous.

Au second plan, quelques maisons émergent des arbres et enserrent un joli clocher comtois coiffé de tuiles vernissées. Tout est si calme, doux, serein. Une vraie carte postale je vous dis.

Levez encore les yeux : en contre-haut du village se dessine la silhouette massive d’un château tout droit sorti d’un conte de fée. De part et d’autre du majestueux édifice, deux tours à mâchicoulis vous propulsent en un seul coup d’œil vers le Moyen-Âge.

Dès lors, une seule envie s’impose : entrer dans l’image, gravir le promontoire, remonter le cours du temps pour explorer les belles histoires qu’abritent les hauts murs de la noble demeure.

Pour ça, rien de plus facile : cap sur la rive droite et Ray-sur-Saône. Cité de Caractère Bourgogne - Franche-Comté, s’il vous plaît. Cette fois ça y est, nous entrons dans la carte postale pour gagner la route qui serpente, s’élève et mène à l’entrée du parc. Et quel parc !

Cèdres, tilleuls, sophoras, épicéas, sycomores, frênes, marronniers, certains sont plusieurs fois centenaires et importés des quatre coins du monde. Là, un vaste parterre en éventail découpe la pelouse en un tracé bien rangé qui guide nos pas jusqu’au parvis du château. De ce côté-ci, la bâtisse se déploie en U dans un style classique très XVIIIème siècle : ambiance Louis XV et bel effet de cours. Eloquent contraste avec l’allure médiévale de la façade opposée qui veille sur le village et la rivière, cinquante mètres plus bas ! En fait, près de 800 ans séparent le début et la fin de sa construction. Et autant de pages de la grande -et des petites- Histoire de France ! Car nous sommes ici sur un haut lieu de passage, site stratégique pour surveiller voies d’eau et de terre. Au fil des siècles, des guerres, seigneurs et jeux de pouvoirs, le château souvent fut modifié, détruit, reconstruit…

La comtesse Diane de Salverte, dernière héritière des seigneurs de Ray, famille propriétaire du château depuis 1270 s’est éteinte en 2016. Elle était la 33ème génération à résider dans ce château aujourd’hui propriété publique. Propriété très préservée donc et par bonheur, ouverte à la visite. Entre autres trésors, on trouve ici un sabre de Napoléon 1er, un coffre qui aurait contenu le Saint-Suaire ou encore le cœur conservé de Claude Antoine Gabriel, duc de Choiseul, décédé en 1838 à Paris. Mieux qu’une carte postale, un vrai livre d’Histoire !

Le parc est ouvert tous les jours de l'année de 9h à 19h.

Plus d'infos : Château de Ray-sur-Saône